APPORT DES MARQUEURS TUMORAUX DANS LA TUBERCULOSE PULMONAIRE.

Résumé

Pré-requis : En cancérologie bronchique, aucun marqueur tumoral ne remplit les critères de spécificité et de sensibilité suffisants pour être utilisés a titre diagnostique; toutefois, dans un certain nombre de cas, le dosage plasmatique des marqueurs tumoraux permet d'évaluer la réponse au traitement et de dépister les récidives tumorales infracliniques.
But : Qu’en est-il de la place de ces marqueurs tumoraux dans la tuberculose pulmonaire?
Méthodes : Pour répondre à cette question, une étude prospective a été menée dans notre service entre 2005 et 2007. Nous avons inclus 40 patients de sexe masculin, présentant une tuberculose pulmonaire confirmée. Avant le début du traitement antituberculeux, un dosage sérique des marqueurs tumoraux suivants: NSE, CA 12.5, ACE et Cyfra 21.1 a été pratiqué.
Résultats : L’âge moyen de nos patients était de 37,12 ans (extrêmes de 17 à 81 ans). Le taux sérique de NSE était élevé dans 91,66 % des cas avec une valeur moyenne de 29,22 μg/l soit 2,24 x la normale. Cette forte sensibilité était largement supérieure à celle des autres marqueurs tumoraux: 55,55 % pour CA125,  28,94 % pour ACE et 7,6 % pour Cyfra 21.1. Par ailleurs l’analyse des taux de NSE en fonction de l’âge, du tabagisme, du délai avant consultation, de l’atteinte unilatérale ou bilatérale du poumon et du délai de la négativation des bacilloscopies n’a pas mis en évidence de différence significative. Alors que l’analyse du taux du CA 125 en fonction des mêmes paramètres était nettement supérieur au cours des atteintes bilatérales (P=0,05).
Conclusion : La forte sensibilité du NSE au cours de la tuberculose pulmonaire en dehors de toute pathologie néoplasique pourra constituer une alternative intéressante pour le diagnostic de cette pathologie essentiellement dans ses formes pauci bacillaires.